Faisant partie des greniers à blé qui alimentaient Rome, la région de l’Etang de l’Or et notamment les basses terres de Lansargues et Candillagues ont fait l’objet, il y a 2000 ans, des premiers travaux d’assainissement. Ces terrains seront ensuite abandonnés à partir du Vème siècle. La remise en valeur de ces parcelles attendra l’arrivée des religieux, au Xème siècle.
La structure foncière a été modifiée par un édit de Louis XV en permettant à tout paysan de devenir propriétaire des terres qu’il cultivait.
Les vignobles supplanteront les cultures de blé et de Garance, sous Louis Philippe.
Au lendemain de la Révolution, le marais, autrefois propriété du comte de Mauguio, est partagé entre les communes de Mauguio, Candillargues et Mudaison
Entre le XIVème et le XIXème siècle, dans le cadre des travaux d’assainissement du littoral pour accroitre de la productivité économique des basses terres et améliorer les conditions d’hygiène et de salubrité (lutte contre le paludisme, la prolifération des ulves…etc.), une digue de retranchement fut construite isolant les rives nord de l’Etang de l’Or.
Les transformations majeures de site ont eu lieu au XXème siècle, sous l’effet des travaux d’aménagement du Syndicat Intercommunal d’Assainissement des Terres de l’Etang de l’Or (SIATEO), et l’implantation dela Compagnie Nationale d’Aménagement du Bas-Rhône Languedoc (CNABRL). L’objectif était de valoriser les marais pour la culture maraîchère et fruitière et de permettre le développement des usages touristiques sur le littoral. Le SIATEO était en charge de l’assainissement des zones périphériques de l’Etang de l’Or, préalablement à l’arrivée de l’eau du Bas-Rhône. Parmi ces aménagements, il est possible de citer le recalibrage de nombreux ruisseaux pour ne plus inonder les zones marécageuses (La Jasse, Le Salaison, Le Bérange, La Cadoule…), la réalisation de barrages anti-sel et de buses à clapets anti-retour sur les cours d’eau, pour stopper la remontée d’eau salée à partir de l’étang tout en permettant l’évacuation des eaux de drainage vers l’étang, l’amenée des eaux du Vidourle dans l’étang à la limite des communes de Lansargues et de Marsillargues, avec l’installation de systèmes de pompage des eaux vers le Canal de Lunel, le curage de la canalette du Languedoc, l’ouverture de deux passes de30 m sur le Canal du Rhône à Sète, et l’élargissement du grau de Carnon.
La salinisation induite par ces interventions, associée à la pollution liée à l’accroissement de la population et à l’intensification de l’agriculture sur le bassin versant a perturbé en profondeur la distribution des milieux doux et salés dans l’étang. Ceci s’est traduit par une régression des roselières des milieux doux périphériques, et un recul des herbiers à Chara (avant les années 1960) puis à Potamot au profit des Ulves.
En 1958, les marais périphériques étaient encore occupés par des roselières de taille conséquentes.
Au début des années 60, à l’occasion de l’arrivée l’eau du Bas-Rhône de grands travaux d’assèchement et d’assainissement ont été engagés. Les terrains ainsi poldérisés sont exploités en agriculture intensive. La proximité de la nappe salée multiplie cependant les mauvais rendements jusqu’à ce que la sur-salure des terres interdise les grandes cultures et le maraichage dans les zones basses.
En 1985, des travaux conséquents sont conduits pour amener l’eau douce du Vidourle à l’étang de l’Or depuis le barrage des Terre de Port jusqu’aux Rajols via le canal de Lunel et la canalette du Languedoc.
En terme d’usage, les marais ont été traditionnellement utilisés pour la pêche et la chasse, les roseaux étaient récoltés et servaient à l’alimentation du bétail.
L’implantation de manades de taureaux n’est apparue que tardivement dans les années 1950-60.Malgré la proximité des zones urbaines, le site a échappé aux aménagements lourds du littoral voisin es années 60/70 (urbanisation bordée de voies de communication) et sa protection a été définitivement consacrée lors de son acquisition par le Conservatoire du littoral. Il est donc resté à l'abri d'une fréquentation touristique massive et a conservé une unité paysagère indéniable à caractère naturel dominant.
Après une période de conflit d’usages liés à la gestion hydraulique, l’intervention du Conservatoire a permis de réaffirmer l’objectif à long terme sur le secteur : la réalisation d’un plan de gestion fédérateur pour la conservation du site et la désignation d’un gestionnaire opérationnel, Pays de l’Or Agglomération, a permis de retrouver un partage harmonieux entre usagers de l’espace au bénéfice du maintien de la biodiversité.