La flore
Milieux battus par les embruns et havres de tranquillité présentent ici de remarquables contrastes paysagers. Sur la dune mobile embryonnaire, à la limite des marées de vives-eaux, se mélangent en une palette aux couleurs chaleureuses chardons bleus, liserons soldanelle et roses pimprenelle. Un petit cordon dunaire fixé par des oyats et bordé de gaillets négligés annonce la transition entre la mer et la terre. Installés à la frange haute d’un cordon de galets, les choux marins profitent des sols enrichis par le goémon. Particulièrement rares, ils sont protégés au niveau national. Les espaces situés aux avantpostes côtiers accueillent une flore plus riche. Sur les pelouses rases, arméries et silènes maritimes se répartissent en taches éparses. Orpins des Anglais, nombrils de Vénus et cristes marines colonisent les roches. Ils survivent dans ces milieux arides grâce à leurs tissus épais qui les protègent des agressions marines et leur confèrent une capacité à stocker l’eau. Les landes littorales sèches, essentiellement peuplées d’ajoncs d’Europe et de bruyères cendrées, côtoient les fourrés à prunelliers dont les fruits à saveur âcre peuvent se manger dès les premières gelées. Dans un tout autre milieu, le long du ruisseau de Goas Lagorn, saules, osmondes royales et scolopendres se partagent l’eau et l’ombre du fond de la vallée. Joncs, menthes aquatiques et iris des marais parsèment les prairies humides tandis que dans les zones marécageuses s’agitent les plumeaux des phragmites. Sur le pourtour des pâtures, chênes pédonculés et frênes dominent la végétation. Des châtaigniers aux feuillages clairs signalent les sols plus secs aux abords des chemins creux, des talus et des pentes rocheuses.
La faune
La diversité des habitats rencontrés à Beg Léguer, Goas Lagorn et Pors Mabo, où influences terrestres et marines se mêlent étroitement, augure d’une faune particulièrement riche. Dans les landes, sur les coteaux bien exposés au soleil, vivent lézard vivipare et vipère péliade. Plusieurs espèces de passereaux volent de buisson en buisson. Perché en haut des ajoncs, le bruant jaune chante de sa voix métallique pendant que la fauvette pitchou déguste une petite larve d’insecte. Une portée de renardeaux joue dans les fourrés épais de la vallée où les mammifères sont pourtant d’une grande discrétion. Leur présence se devine le plus souvent au travers d’indices tels empreintes et poils de chevreuil, cônes de pins rongés par les écureuils ou crottes de martre. L’escargot de Quimper, espèce protégée, affectionne les lieux humides et ombragés. Le long du ruisseau et dans les prairies, divers types de libellules ont été recensés dont le grand cordulegastre annelé qui aime chasser sur les cours d’eau rapides. Une quinzaine d’espèces de papillons se répartissent dans les différents habitats. Certains, comme l’argus bleu, fréquentent aussi bien les dunes que les prairies. Parmi la soixantaine d’oiseaux présents dans la vallée de Goas Lagorn, la moitié vit dans le milieu forestier. La buse variable niche parfois dans les vieux nids des corneilles alors que le pic noir semble ici n’être que de passage. Planant au-dessus du bocage, le grand corbeau traverse parfois la vallée. Lors de leur migration d’hiver, les bécasses des bois se nourrissent dans les pâtures. Une fois sustentées, elles s’abritent dans les fourrés et bois environnants. La roselière abrite la rousserolle effarvatte qui nidifie accrochée dans les phragmites. Sur les rivages de Beg Léguer à Pors Mabo, les huîtriers pie arpentent l’estran à la recherche de mollusques tandis que les hirondelles de rivage creusent leurs tunnels dans les falaises de loess.