La flore
Dans l’anse du Pouldon, la diversité végétale prend toute sa dimension entre la zone de balancement des marées et le trait de côte, là où se côtoient et alternent milieux humides et secs. La vasière, bien qu’apparemment stérile, accueille en réalité une quantité importante de diatomées, minuscules algues unicellulaires dont la membrane est entourée d'une coque siliceuse appelée "frustule". Suivant les genres ou les espèces, ces organismes peuvent prendre des formes très variées : arrondies, carrées, triangulaires... Observées à la loupe binoculaire, leurs enveloppes colorées ornées de stries, de ponctuations ou d'alvéoles forment des motifs particulièrement esthétiques. Du fait de sa faible profondeur, l’anse du Pouldon est également propice à l’implantation d’herbiers marins composés de zostères, plantes aquatiques légèrement immergées dont les feuilles en forme de ruban lui ont valu son nom Grec. Passée la slikke, la flore des prés-salés apparaît, mélangée par endroits aux laisses de mer déposées par la marée haute. Asters maritimes, lavandes de mer, obiones argentées et salicornes y composent un couvert végétal dense. Plus en amont, prés parsemés de carottes sauvages et de cabarets des oiseaux et prairies humides ponctuées de cirses des marais alternent tandis que dans les bosquets, comme au bois de Bobillo, ce sont les pins maritimes qui dominent de leurs frondaisons, mélangés à des chênes pédonculés, des châtaigniers et d'autres feuillus.
La faune
Aujourd'hui, dans ce site qui semble par endroits déserté de toute présence humaine, la vie animale abonde. Fuyant les rigueurs boréales, de 10 000 à 15000 oiseaux y séjournent chaque hiver, consacrant l’anse du Pouldon comme un haut lieu ornithologique. Ressources abondantes, tranquillité des lieux et clémence des températures en font également une halte migratoire pour de nombreuses espèces, notamment après leurs périodes de reproduction. De juillet à octobre, grands gravelots, pluviers argentés et chevaliers gambettes y stationnent par bandes de centaines d’individus. Le printemps apporte son cortège nuptial. L’anse est alors le théâtre de singulières parades amoureuses, comme celle des hérons cendrés qui lancent leurs cris rauques et tendent leur coup vers le ciel en prélude à un accouplement imminent. En compagnie des aigrettes garzettes, ces grands échassiers ont bâti leur héronnière dans les frondaisons des pins du bois de Bodillo. Les spatules blanches totalisent ici de 10 à 20 % de l’effectif hivernant en France, mais n’ont jusqu’à présent jamais nidifié sur place, bien que quelques jeunes spatules se soient récemment essayées à la recherche de matériel de construction de nid. Cette anse est également d’une très grande richesse piscicole. Avec la marée montante, avançant dans moins de quinze centimètres d’eau, les dorades royales s’avèrent être de redoutables prédatrices pour les crabes qui sortent à ce moment.