La flore
À Landrellec-Bringuiller, dunes et prairies sont d’une grande richesse botanique. Oyats, queues de lièvre, orges maritimes, fléoles des sables et chardons bleus se partagent l’arrière-dune qu’ils stabilisent de leurs racines profondes. Le chou marin, protégé au niveau national, colonise par dizaines le haut des cordons de galets. À l’arrière du trait de côte, à la place d’une ancienne carrière de sable transformée en prairie, fleurissent chaque année au mois de mai près de 300 pieds de serapias à petites fleurs. Fait rarissime, 3 plants sont albinos et ne se colorent que de vert. Alentour, dans les dépressions plus humides, l’orchis à fleurs lâches pousse en compagnie des sphaignes qui, pour résister à la sécheresse, se gorgent d’eau au moment des pluies. Le long de cette côte exposée, la végétation s’est faite rase sous l’influence du vent et des embruns. Au printemps, silènes et oeillets de mer ornent de blanc et de rose les pelouses maritimes. Sur le versant nord de l’île Jaouen, les landes littorales atlantiques se teintent l’été venu des jaunes citron et orangé des ajoncs nains et de Le Gall qui exhalent leur parfum de noix de coco. De hautes landes à ajoncs d’Europe, d’épais fourrés à prunelliers et d’inextricables ronciers se sont installés sur les terres plus abritées. Aux abords du sentier littoral, dominent par endroits pins de Monterey et cyprès de Lambert. Dans un tout autre milieu, l’estran de Kerlavos accueille dans sa partie basse le cortège des goémons de rivage. L’obione et la lavande de mer égayent de leurs nuances argentées et violacées les prés-salés du haut de schorre.
La faune
Si 37 espèces d’oiseaux ont été repérées lors de reconnaissances formelles, la diversité des milieux présents sur le site augure d’une avifaune des plus riches. Sur l’estran de Kerlavos, échassiers, anatidés et limicoles en quête de nourriture fouillent la vase à marée basse. De leur long bec noir, les aigrettes garzettes pêchent à découvert. Friandes de poissons et d’invertébrés, elles nichent en dortoir à la cime des arbres de l’île Tanguy. Canards bigarrés de noir, vert, blanc et roux, les tadornes de Belon préfèrent les trous de lapin et les cavités rocheuses pour abriter leur nid. Une fois celui-ci quitté, leurs jeunes se rassemblent en crèche sous la surveillance attentive des adultes qui se relaient par couple. Rassemblés sur les rochers à marée haute, tournepierres et bécasseaux se repaissent des vers et insectes de la vasière. Au printemps, les cisticoles des joncs construisent leur nid en forme de bourse qu’elles accrochent dans les herbiers du fond de baie. Perchée dans la lande, la fauvette pitchou vocalise de ses strophes grinçantes, tel un moulin à café, tandis qu’immobiles sous les rayons de soleil, lézards verts et lézards des murailles concentrent sur leur épiderme la chaleur de midi.