L’histoire de la rive droite du Mahury, s’inscrit dans celle des grands aménagements coloniaux permettant la mise en valeur des terres basses inondées jugées jusqu’alors impropres aux cultures, à la fin du XVIIIe siècle. Face à l’épuisement des terres hautes, l’ordonnateur Malouet, aidé de l’ingénieur Guisan débauché du Surimane, décide de mettre en culture ces terres. Ce plan nécessite des travaux de poldérisation par le creusement de canaux de dessèchement.
Le projet formulé en 1777, devait par le biais d’un grand canal mettre en valeur les terres situées entre le Mahury et l’Approuague.
Si le creusement du canal de Kaw a démarré en 1790, il faut attendre le gouvernement de Victor Hugues (1803-1809) qui rétablit l’esclavage en Guyane, pour que le tronçon partant du Mahury soit réalisé par les esclaves.
La jonction entre canal Torcy et canal de Kaw ne sera jamais réalisée.
La rive droite du Mahury a compté près d’une quinzaine habitations dont l’une, le Quartier-Général, fut la propriété du tristement célèbre Victor Hugues.
Pendant près de 70 ans les habitations ont produit du coton, du café, du rocou, du cacao, mais surtout de la canne à sucre qui permit au quartier Torcy de devenir le secteur le plus productif de la colonie. En 1847, ce quartier récoltait plus de 600 000 kg de sucre, soit 1/3 de la production totale de la Guyane.
L’abolition de l’esclavage (1848), la découverte de l’or (1855), les forts coûts d’entretien des canaux et digues et le taux de mortalité important parmi les travailleurs immigrés (recrutés après l’abolition de l’esclavage) sonnent le glas du quartier Torcy. Les habitations sont abandonnées et la rive droite du Mahury est envahie peu à peu par la mer et les palétuviers.