Habitats et Flore
L’embouchure du fleuve Liamone abrite l’une des zones humides les plus importantes du littoral occidental de la Corse, essentiellement rocheux et où les vastes zones sableuses sont rares : la richesse écologique y est remarquable. Sur les terrasses sableuses, quelques dunes sont couvertes d’oyats et de tamaris africains, auxquels se joignent des plantes rares ou protégées, typiques de ces milieux : la linaire jaune, l’euphorbe peplis, la matthiole à trois cornes, etc. Au nord de l’embouchure du fleuve, la petite zone marécageuse qui s’étire entre la plage de San Giuseppe et la route accueille une roselière plus ou moins dense parsemée de ronces et de saules. On peut y voir s’ouvrir les jolis boutons jaunes de la renoncule à feuilles d’ophioglosse et les délicates fleurs bleues du myosotis des marais.
En arrière des terrasses sableuses, la plaine alluviale est largement occupée par une aulnaie et un bocage de pâtures inondées en hiver et de cultures que traversent les larges méandres du fleuve et leur ripisylve. Au mois de juin, les clairières en bord du fleuve se parent des belles hampes de fleurs bleues de la dauphinelle peinte, plante endémique de Corse et des Baléares, présente seulement sur six stations en Corse.
La colline de la Punta di Capigliolu est très préservée, couverte d’un maquis bas parcouru de petits sentiers qui donnent accès à la crête et aux deux tours.
Faune
Le vaste milieu humide de la plaine du Liamone est évidemment très favorable aux oiseaux qui s’y reproduisent en nombre : l’abondance de poissons, mollusques, crustacés et insectes n’y est pas étrangère. Chez les odonates, le long leste vert, de la famille des Demoiselles et le caloptéryx hémorroïdal , aux grandes ailes sombres teintées de brun-rose, s’observent au-dessus du marais. Les oiseaux d’eau sont nombreux : chevalier guignette, canard pilet, canard souchet, sarcelle, bécasseaux, aigrette garzette, bécassine des marais… L’oedicnème criard, qui a presque disparu des dunes littorales, est souvent de passage. Faucon pèlerin, faucon kobez et busard des roseaux se partagent les airs. Dans les vasières, les gravelots se régalent de petits invertébrés. Le martin-pêcheur s’élance en un éclair bleu et roux au-dessus du fleuve. Les milieux arborés de la ripisylve bruissent des battements d’ailes des pipits, alouettes, rousserolles.
À la tombée de la nuit, les oiseaux diurnes laissent la place, dans les airs, aux chauve-souris, bien présentes sur le site : minioptère de Schreibers, murin de Carpaccini, murin de Natterer, murin de Maghreb, noctule de Leisler.
ZNIEFF embouchure et plaine du Liamone