La flore
À la croisée des influences méridionales et atlantiques, Houat bénéficie d’un climat propice à l’installation d’une végétation particulièrement riche. Plusieurs centaines d’espèces, représentant près du tiers de la flore morbihannaise, y poussent spontanément. Fleur emblématique s’il en est, le lis de mer fleurit en nombre durant l’été. Absente du continent, cette plante aux grandes fleurs blanches en forme d’entonnoir répand son parfum suave sur les dunes dans lesquelles elle s’enracine profondément. Non loin de là, l’ophrys de la passion, jolie orchidée au miroir bleuté dont la fleur ressemble à une araignée, se fait polliniser par les insectes trompés par son apparence. Sur la dune grise tapissée par endroits de tortules, petites mousses brunes sur lesquelles se détachent le blanc de la rose pimprenelle et le pourpre de l’ail à tête ronde, poussent la plupart des champignons à lamelles du site. Parmi eux, la coulemelle élevée et le pleurote du chardon bleu sont particulièrement appréciés des îliens. Propre à certaines îles du sud de l’Armorique, l’aubépine maritime s’est adaptée aux éléments en adoptant une forme prostrée qui lui permet de leur résister. Elle pousse en petits buissons, parfois entrelacée aux ajoncs de la lande. Si la végétation des dunes offre une grande diversité et une palette de couleurs somptueuses, la flore des falaises s’illustre par une capacité à s’adapter aux milieux les plus arides de l’île. La criste marine, ou perce-pierres, dont les tissus gras et juteux possèdent de remarquables propriétés antiscorbutiques, colonise les fentes des parois rocheuses et les interstices des éboulis dans lesquels elle insinue ses longues racines.
La faune
L’archipel de Houat, dont les îlots sont de véritables réserves biologiques, accueille une avifaune des plus rares. Puffins des Anglais et océanites tempête s’y reproduisent chaque année. Oiseaux marins par excellence, ces voyageurs infatigables ne regagnent leurs terriers qu’à la tombée de la nuit, après de longs vols au ras des flots. Telles des sentinelles noires perchées sur les promontoires rocheux, les cormorans huppés affectionnent les écueils sur lesquels ils se sèchent les ailes en éventail après leurs profondes plongées nourricières. Sur les grèves rocheuses de Beg Tost, les tournepierres à collier s’affairent à la recherche de petits crustacés. Pour surprendre leurs proies, ils retournent les cailloux du rivage d’un vif coup de bec. À l’écart des voies de passages les plus empruntées par la population de l’île, l’Est de Houat bénéficie d’une relative tranquillité. Une myriade de coquillages jonche la plage de Treac’h ar Goured. Parmi les coques, les amandes de mer et autres bivalves, il en est un au comportement étonnant. Le couteau, dont la couleur varie du rose au gris en fonction des sédiments dans lesquels il vit, s’enfonce profondément dans les sables. À la marée montante, il ressort pour naviguer en eau libre grâce aux mouvements de son manteau qui lui permettent de se déplacer à la vitesse moyenne de 500 mètres à l’heure. Les lapins ont conquis depuis longtemps les landes et les pelouses littorales. À toute chose, sa relativité. Si leurs terriers peuvent par endroits miner le sol, ils sont aussi particulièrement appréciés des tadornes de belon qui se les approprient pour nicher. Il n’est pas rare de voir se reposer des phoques gris dans les criques reculées ou sur les récifs émergés du bout de l’île. D’autres grands mammifères marins, tels les dauphins ou les globicéphales, croisent souvent au large. Parfois, il leur arrive hélas de s’échouer sur la plage.