Jusqu’au début du XXe siècle, le cap était la propriété d’une grande famille qui en louait les terres pour l’élevage de bovins et de caprins, et pour la culture de céréales, blé et orge. Les murets de pierre témoignent de cette époque où le paysage devait être très ouvert sur la pointe, cultivée et pâturée. Dans les années 1930, les Italiens venaient exploiter les chênes du maquis et fabriquer du charbon de bois : les vestiges de charbonnières sont encore bien visibles dans les pentes de Capu di Muru. Une grande maison en pierre de granite, à un étage, a été construite sur un petit plateau dans la seconde moitié du XIXe siècle : entourée d’une aire de battage, d’un four à pain, d’une fontaine, d’une charbonnière et de murets de pierre. On y fabriquait notamment du fromage.
La petite chapelle de Madonuccia, à l’extrémité du cap, figurait déjà en 1795 sur le Plan Terrier, vraisemblablement sous une autre forme que l’actuelle. Son origine reste incertaine.
La tour génoise emmène encore plus loin dans le passé. Inscrite à l’inventaire des Monuments Historiques, cette grosse tour ronde couronnée de mâchicoulis a été construite entre 1597 et 1598 : elle faisait alors partie d’un dispositif de six tours réalisées à la demande des populations de Tre Pieve (Ornano, Cauro et Taravo). Son emplacement lui permettait de communiquer rapidement avec les tours de Capu di Neru, de la Castagna, de Castelluccio et de la Parata. Propriété de la Collectivité de Corse, en libre accès au public, elle présente un état restauré permettant de découvrir le lieu de vie de ses anciens gardiens, les torreggiani : la salle de garde avec sa belle cheminée et un four aménagé dans l’épaisseur du mur, un accès à la citerne d’eau de pluie située dans la partie basse de la tour, et enfin un escalier menant à la terrasse sommitale.