La flore
Cernée d’une mer intérieure sur laquelle se reflète le soleil, l’île aux Moines bénéficie à certains moments de l’année de températures voisines de celles des latitudes méridionales. 350 espèces de plantes y ont été recensées. Sur les hauts de plage, la discrète linaire des sables, dont la fleur jaune à la forme d’un mufle, a la particularité de coller aux doigts et d’agglomérer les grains de sable. Les asphodèles d’Arrondeau, protégés au niveau national, sont sans doute les plantes les plus emblématiques du site. D’avril à mai, ils couvrent de leur longue hampe florale les sols pauvres de l’île. La version méditerranéenne de cette liliacée, l’asphodèle blanc, était considérée par les Grecs de l’Antiquité comme un végétal sacré qui nourrissait l’âme des morts et fleurissait les prairies des Champs Élyséens. Dans les milieux secs, non loin des bruyères cendrées, des ajoncs d’Europe et des callunes, pousse la jasione des montagnes, jolie campanulacée aux fleurs bleu ciel. L’orchis à fleurs lâches colonise les prairies humides qu’il teinte au printemps de touches violettes. Sur les murets de pierres qui bordent jardins et parcelles, pousse une végétation rupicole. Les cymbalaires des murs, appelées aussi ruine-de-Rome, aiment les vieux murs ombragés ou humides. Plantes vivaces, elles possèdent de mignonnes petites fleurs violet pâle dont le centre est jaune. En compagnie des nombrils de Vénus, des polypodes et des lichens, elles égayent les couleurs minérales de la roche.
La faune
Avec près des 2/3 de l’avifaune européenne, le Golfe du Morbihan est sans conteste l’un des hauts lieux de l’ornithologie en Bretagne. Milieux diversifiés, ressources abondantes, multiples îles et vaste estran découvert à marée basse lui confèrent cette vocation particulière. Cependant, la répartition des oiseaux y est très inégale selon les secteurs. Sur les îles à fort couvert de friches, de landes et de fourrés, comme ici dans le secteur de Penhap, ce sont les passereaux qui se distinguent. De nombreuses espèces de fauvettes nichent dans les buissons épais, chacune de façon distincte. Alors que le nid de la fauvette noire est construit par les deux partenaires, celui de la fauvette des jardins est ébauché à plusieurs exemplaires par le mâle afin que sa femelle puisse choisir celui qu’elle terminera avec lui. Côté mer, ce sont les goélands qui dominent, quelquefois au détriment d’autres espèces plus farouches telles les sternes. Celles-ci aiment nicher sur les îlots ou sur les pointes rocheuses difficiles d’accès. Oiseaux pêcheurs par excellence, les sternes Pierregarin ou caugek, après avoir repéré leurs proies lors d'un vol stationnaire, sont capables de piqués foudroyants. Leur capacité à changer soudain de direction est surprenante. Ce sont parmi les plus grands migrateurs au monde. En hiver, des centaines de bernaches cravant se nourrissent dans les herbiers de zostères de l’anse du Nioul. Après leur reproduction sur les côtes arctiques de Sibérie, ces petites oies foncées hivernent ici avant de reprendre au printemps la direction du Grand Nord.