Capu Rossu est un dôme de granite rouge né d’une activité magmatique vieille de 300 millions d’années, puis d’une activité tectonique qui remonte à l'époque où sous l'effet de la subduction des plaques africaine et européenne, des terres se sont détachées de la "Béthique" (Ibérie) pour former les Iles Baléares, les deux Kabilies, le bloc corso-sarde et la Calabre.
Bâtie en 1608, en ce début du XVIIe siècle qui voit la fin d'un siècle d’édification des tours génoises de la Corse, la tour de Turghju communiquait avec trois autres tours, Orchinu, Omigna et Paomia (aujourd’hui Cargèse) : ainsi ce territoire était nommé « Terre des Quatre Tours ». C’est en 1604 qu’Anton Giovanni Sarrola, notable du sud de la Corse, orateur du « Delà des Monts », est nommé pour l’édification des quatre tours, alors que le littoral est soumis aux razzias récurrentes des Barbaresques. Le four à chaux, utilisé pendant la construction de la tour, a récemment mis à jour au sud de la presqu’île face au petit écueil de Palu.
Des trouées dans le maquis laissent voir par endroits d’anciennes terrasses agricoles encore cultivées d’orge et de blé au début du XXe siècle. Les « aghje », aires de battage du blé, murets, oliveraies, fontaines et maisonnettes en pierre sèche témoignent de cette histoire agricole qui date essentiellement du XIXe siècle : pas moins de 17 maisonnettes servaient, selon les époques et les familles, à loger pendant les travaux agricole, à entreposer la paille et le grain, à s’occuper des troupeaux de chèvres ou de brebis, traite et fabrication du fromage (u casgiu) et du brocciu, fromage issu du caillage à chaud du petit-lait après la fabrication du fromage. Le brocciu de chèvre de Piana est le plus réputé de Corse.
Tel une oasis, une fontaine irrigue un grand jardin enclos de hauts murs récemment restaurés. Vignes, arbres fruitiers et légumes y étaient cultivés.
Au sud, le site du Conservatoire touche la plage d’Arone où le sous-marin Casabianca effectua des débarquements d’armes et d’hommes pour la résistance corse, en 1942, après s’être échappé de la rade de Toulon où la Marine française s’était sabordée devant l’arrivée des Nazis dans la zone non occupée.