Sinnamary tire sa renommée de diverses tentatives de colonisation, contraintes ou volontaires. En 1764, le Duc de Choiseul y fait venir 12 000 européens afin d’assurer la défense et la mise en valeur des terres françaises d'outre-mer. C’est la fameuse « Expédition de Kourou ». Abandonnée à l’embouchure du Kourou et du Sinnamary, plus de la moitié des arrivants va périr en quelques mois. Plus tard, en 1795, on y déporte les intellectuels et politiciens opposés au Directoire, première république post-révolutionnaire. Parmi eux, Barbe-Marbois donnera son nom à une rue de la cité.
En 1798, c'est au tour de prêtres réfractaires ayant refusé de prêter serment à la constitution civile d'être débarqués sur les rives de la rivière Counamama. Un cimetière, dernier vestige de ce fragment d'histoire, fait l'objet d'un pèlerinage en octobre.
L'âge d'or débute avec la découverte, par Paul Isnard, d’importants gisements aurifères, aux noms évocateurs d’Adieu Vat sur la crique Courcibo, Dieu merci, Saint-Elie, Espoir, Perdu temps...
L'âge industriel commence avec l'implantation du Centre Spatial Guyanais en 1962 qui empiète sur les communes de Macouria, Kourou et Sinnamary. S'ensuivra, 30 ans plus tard, la construction du plus grand barrage hydroélectrique de France, avec ses 310 km² de forêts primaires inondées par les eaux du fleuve Sinnamary, soit tout de même trois fois la superficie de Paris. En retour, 20 ans plus tard, il produit toujours 60% de l'électricité consommée en Guyane, sans générer de gaz à effet de serre. Enfin, récemment, la position géographique de la Guyane, proche de l'équateur, a convaincu les ingénieurs russes d'implanter la base de lancement Soyouz dans les savanes de la Malmanoury. Ceci explique pourquoi vous pourrez entendre quelques sonorités slaves sur les bancs an ba mang (sous les manguiers).