La flore
Véritable laboratoire botanique à ciel ouvert, les dunes de Keremma présentent tous les profils dunaires. De remarquables cortèges végétaux les peuplent.
À la lisière des marées hautes, un liseré vert tendre annonce le couvert des chiendents des sables dont les longues racines stabilisent la dune. De jolies petites plantes aux feuilles vernissées les côtoient sur de grandes étendues. Les pourpiers de mer, grâce à leurs multiples ramifications, colonisent aisément la dune blanche.
Plus haut, à l’abri des flots, les orpins âcres viennent ensoleiller de petites touches jaunes les touffes d’oyats. Quand la terre se mélange au sable, la diversité des espèces augmente. Pas moins de 15 types d’orchidées ont été recensés ici, de la plus visible à la plus discrète. Haut et majestueux orchis pyramidal, étrange ophrys abeille, fine epipactis des marais ou petit liparis de Loesel se sont bien adaptés à la diversité des sols.
À mesure que le couvert se fait ras, les pelouses dunaires se colorent du printemps à l’automne de multiples nuances. Le jaune pâle des roses pimprenelle se mélange au rouge des chardons penchés, au vert tendre des euphorbes du littoral et au rose violacé des thyms serpolet.
En amont de la vasière, des champs d’obiones argentées couvrent des prés-salés çà et là parsemés de bruyères marines et de salicornes.
Sur l’étang de Goulven, bordé par endroits de saules à écorce jaune, des roselières à phragmites rougissent au soleil couchant.
La faune
Réserve ornithologique classée parmi les plus importantes du Nord Finistère, la baie de Goulven accueille, durant l’hiver et au moment des migrations, un nombre impressionnant d’oiseaux.
Sa situation proche d’un massif dunaire conséquent et d’un étang couvert d‘une épaisse roselière lui confère une grande originalité. Ainsi, ce sont près de 40 000 individus répartis en plus de 120 espèces qui transitent chaque année par Keremma.
Le site est également d’un intérêt national pour une dizaine d’espèces de limicoles. Avec 4000 individus, les pluviers dorés sont les plus nombreux à hiverner ici. Après s’être reproduits dans les toundras du nord de l’Europe, ils migrent en bandes vers les estrans et les polders situés plus au sud où, de leur course rapide, ils arpentent les étendues rases à la recherche de larves, mollusques et vers.
Les barges rousses et les barges à queue noire arrivent ici dès le début de l’été. Ces dernières sont des guetteuses très précieuses pour les chevaliers arlequin, bécasseaux sanderling et grands gravelots qui se meuvent sur la grève.
Nombre d’anatidés, tels les canards siffleurs, les sarcelles d’hiver ou les bernaches cravant se nourrissent dans les herbiers marins de la baie.
Sur les dunes, alouettes des champs, bouvreuils pivoine et linottes mélodieuses rivalisent de leurs jolis chants. Côté terre, le phragmite aquatique vit dans les entrelacs de la roselière. Bien que d’une présence très discrète, il se trahit par moments en émettant un cri rauque et explosif.