La flore
Grâce à son climat atlantique doux et humide, à des précipitations bien réparties et à ses milieux variés, Ilur possède une flore d’une belle diversité. Celle-ci compte plus de 80 variétés de champignons et, avec l’île d’Arz voisine, 138 espèces de plantes. Certaines d’entre-elles sont particulièrement représentatives de ce carrefour biogéographique, à l’exemple de la linaire de Pellicier qui possède de jolies fleurs violettes et de la linaire des sables dotée de pétales jaunâtres et de poils collants. Toutes deux sont inscrites sur la “liste rouge des espèces végétales rares et menacées du Massif Armoricain” et sur la liste des “espèces protégées en Bretagne”. Soude ligneuse, sousarbrisseau vivant à proximité des salicornes sur les hauts de prés-salés, et dompte venin, plante toxique inféodée aux habitats sablo-caillouteux, témoignent également par leur présence en limite nord d’aire de répartition de la clémence des températures de l’île. Côté champignons, le cèpe tête-de-nègre, inféodé au chêne vert présent sur le site, est aussi un bon indicateur car il est caractéristique des espèces méditerranéennes. Deux espèces de zostères, herbes vivaces implantées en milieux marin et très prisées des oies et des canards, colonisent les rivages de faible profondeur : la zostère marine, à la baie de la Chapelle et la zostère naine, dans la baie de Toultir.
La faune
Du fait de la diversité de ses habitats, Ilur joue un rôle important au niveau de l’accueil des oiseaux nicheurs, hivernants et migrateurs. Plus de 100 espèces ont été observées sur l’île et son estran. À la baie de la Chapelle, la slikke découverte au jusant attire de nombreux limicoles. Dotés de becs droits, concaves ou convexes en fonction de leurs régimes alimentaires, ils arpentent la grève à la recherche de nourriture. De forts cris aigus résonnent dans le lointain. Ce sont les huîtriers pie qui chantent. Ces robustes échassiers au plumage blanc et noir n’ont pas leur pareil pour capturer moules et coques qu’ils ouvrent en les martelant avec leur long bec rouge orangé. De plumage plus mimétique mais tout aussi efficace, les courlis cendrés ont développé une autre technique. Ces oiseaux utilisent leur bec courbe équipé de cellules sensibles pour détecter leurs proies dans la vase. Certains ont des menus plus variés au moment de leur reproduction, tels les chevaliers gambettes qui dédaignent alors mollusques et crustacés pour s’offrir insectes et araignées. D’autres oiseaux fréquentent Ilur, comme les grèbes à cou noir et les canards souchets qui évoluent sur les mares arrière littorales, les tadornes de Belon qui nichent en groupe sur “la Montagne”, les hérons cendrés et les aigrettes garzettes dont les nids sont bâtis sur les cyprès de Lambert.