La flore
Le paysage original du polder de Combrit-Île-Tudy provient du croisement de nombreuses influences. Ainsi, reliques du marais primaire, parcellaire courbe et étroit des anciennes fermes, distribution à partir des allées du château et géométrie du polder ont-ils apporté tour à tour leurs empreintes singulières. Autour des parcelles agricoles bordées de ruisseaux, des haies de saules marsault et de peupliers blancs agitent dès le printemps leurs feuilles vertes et argentées. En une délicieuse palette sensorielle, le jaune étincelant des iris des marais, les senteurs pénétrantes des menthes aquatiques et les ondulations des rameaux des salicaires animent les berges des canaux. De hautes futaies de chênes et de châtaigniers à sous-étage de houx, de noisetiers et de poiriers sauvages dominent l’allée cavalière. À l’Est, chênes pédonculés, saules et ronces annoncent l’humidité du versant du bourg de Sainte Marine. Dans les prairies humides pousse, en compagnie des joncs agglomérés, l’orchis laxiflora, jolie orchidée aux fleurs pourpres. D’anciens peuplements de pins maritimes, témoins d’une époque où la Bretagne approvisionnait en poteaux de mine l’Angleterre, subsistent sur les rives de l’Odet et de l’anse du Pouldon. Tout au long de la flèche littorale sableuse, formée lors des transgressions marines des XVIIe et XVIIIe siècles, apparaît le cortège coloré des plantes des dunes. En compagnie des pourpiers de mer, les cakiliers maritimes, dont l’intérieur des fruits a l’aspect de fer de flèche, s’épanouissent à la limite des marées de vives-eaux. Les chardons bleus et les oyats préfèrent les hauts de dune qu’ils fixent de leurs longues racines. Plus à l’intérieur, là où le sable se mélange à la terre pour former la dune grise, apparaissent géraniums sanguins et roses pimprenelle.
La faune
Dans cet univers bocager où s’interpénètrent milieux marins et terrestres, vit une faune aux comportements étonnants. Le long des canaux de drainage, un petit oiseau au plumage exotique s’affaire en tous sens. De sa branche au ruisseau, le martin-pêcheur effectue un incessant va-et-vient. À l’issue de fulgurants piqués plongeons, il remonte sur son perchoir, le bec par moments garni d’un poisson frétillant. Gobies et épinoches n’ont qu’à bien se tenir. Comme beaucoup d’animaux, cet oiseau au bec démesuré a ses habitudes, aussi est-il facile de repérer sa branche favorite à la mousse qui s’est installée à l’endroit où il s’égoutte. Le busard des roseaux préfère le dense couvert des roselières où, au printemps, il confectionne son nid à l’aide de brins de roseaux. Buses variables, milans noirs et faucons crécerelle apprécient les prairies ouvertes où il est facile d’apercevoir et de capturer rongeurs, reptiles et oisillons. Grâce à l’alternance de haies, de bosquets et de pâtures, le polder de Combrit est également un bon site pour les bécasses des bois qui y trouvent refuge lors de leur migration d’hiver. Le long du littoral, dans les micros falaises verticales des dunes, se sont installées de petites colonies d’hirondelles de rivage. Le polder accueille également une partie des nombreux limicoles, anatidés et échassiers qui séjournent dans l’anse du Pouldon qui représente, à l’échelle de la Bretagne, un lieu d’hivernage de tout premier plan.