Habitats et Flore
Jadis, la lande occupait l’ensemble de la vaste terrasse sableuse sur laquelle a été aménagée la zone aéroportuaire. Seule une partie de cette végétation originelle subsiste encore aujourd’hui en arrière de la plage du Ricantu, sur une zone étroite contenue entre la plage et la route de desserte de l’aéroport.
La lande du Ricantu est une curiosité ; elle associe en effet à la scrophulaire rameuse le genêt de Saltzmann, plutôt inféodé en Corse aux zones d’altitude. En outre, elle abrite une petite scrofulariacée protégée et rarissime, endémique de Corse et de Sardaigne, la linaire jaune, qui se plaît sur ce site depuis que le Conservatoire a procédé à la protection de son biotope. Cette végétation buissonnante est particulièrement adaptée aux sols sableux et très arides. Sont présents également le chardon des sables, la renouée maritime, l’orge murinum, la queue-de-rat, l’avoine barbue, la grande amourette, le dactyle aggloméré, la carline, la jasione des montagnes…
Entre la lande et la plage se développe une flore typique des dunes littorales, adaptée à l’influence du vent et des embruns. Le pavot cornu voisine avec le diotis, la luzerne des sables, la matthiole ou encore le chiendent des sables. Ces plantes, particulièrement sensibles au piétinement et autres agressions, jouent un rôle essentiel dans la fixation du sable fin transporté par les vents venant de la mer et dans la cicatrisation du cordon dunaire après les tempêtes.
Faune
Au cœur de la lande se maintient la dernière population mondiale de l’escargot de Corse, Tyrrhenaria ceratina, qui a été classé par l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature dans la catégorie des espèces " gravement menacées d’extinction ". La population de cet unique représentant du genre tyrrhénaria est estimée à moins de 5000 individus adultes.
Décrit par le naturaliste Henri Lecoq au XIXe siècle, cet animal ne vit qu’en Corse où sa répartition se restreint aujourd’hui aux quelques hectares du site du Ricantu. Les scientifiques ont longtemps considéré que l’espèce avait disparu, plus aucun spécimen n’ayant été observé depuis 1912… jusqu’à sa redécouverte en 1994. Vivant enfoui dans le sable et ne sortant que la nuit, par temps humide, l’escargot de Corse n’est pas facile à observer. Sa biologie et son écologie ont fait l’objet d’études détaillées visant à donner des bases scientifiques solides aux actions entreprises pour sa conservation.
Site Natura 2000 du Ricantu