Petit massif couvert de maquis, la presqu’île de Cappiciolu fut surtout le domaine des troupeaux de chèvres. La plupart des traces humaines racontent les méthodes pastorales qui furent celles des bergers corses jusqu’au milieu du XXe siècle. Toutefois, la position géographique de la pointe, très avancée dans la mer, en fait un lieu d’observation et de surveillance privilégié pour le golfe et pour les Bouches de Bonifacio.
Ainsi, parmi les bergeries et baracun, des vestiges défensifs évoquent les épisodes troublés de l’histoire corse. Sur la pointe, la tour de Santa Manza n’est plus que l’ombre de ce qu’elle fut : il n’en reste que la moitié inférieure. Edifiée au XVIe siècle face aux îles Lavezzi, elle surveillait l’entrée est des Bouches de Bonifacio. Sur la côte nord de la presqu’île, une casemate comportant deux créneaux pour canons de 75 mm est l’un des vestiges de la « petite ligne Maginot ». Deux autres casemates, installée sur la rive opposée, de part et d’autre de Capu Biancu, complétaient le dispositif de défense du golfe de Santa Manza. Bâties entre 1932 et 1933, ces fortifications étaient gardées par le 28e régiment de tirailleurs tunisiens mais n’ont pas servi, compte tenu du déroulement des opérations lors de la « drôle de guerre ».