La flore
Entouré d’estrans sableux et rocheux, le site du Sillon de Talbert dispose d’un peuplement d’algues exceptionnel. 400 espèces ont été recensées sur ce secteur qui constitue le plus important champ d’algues d’Europe. Ici, le marnage est l’un des plus forts du littoral breton et tous les étages marins se découvrent à marée basse. Algues brunes, vertes, rouges et bleues y abondent. Elles doivent leurs colorations originales à divers pigments destinés à capter la lumière en fonction de la profondeur des eaux. La végétation dunaire, présente à l’entrée du sillon, se mélange par endroits à d’autres espèces apparues du fait de l’activité goémonière. Ainsi chardons bleus et oyats, hôtes typiques des dunes, côtoient bettes, matricaires et ravenelles maritimes. Sur la levée de galets, au niveau des laisses de haute mer, pousse l’arroche de Babington aux feuilles farineuses et rougeâtres. Le chou marin colonise de sa souche puissante et profonde les sols squelettiques du haut de cordon. Très présent à l’extrémité du sillon, il contribue à fixer les formations de galets. Les anses de Mer Melen et de la Petite Grève accueillent des espèces pionnières des vases salées telles la spartine anglaise et la salicorne tandis que sur les prés-salés du haut de schorre, dominent les fourrés à obiones.
La faune
Du Sillon de Talbert à l’archipel d’Olonne, s’étendent de vastes territoires dont nombre d’oiseaux prennent possession tout au long de l’année. Avec près de 9000 individus, les limicoles constituent la plus grande famille présente sur le site durant l’automne et l’hiver. Bécasseaux, barges, courlis, chevaliers, pluviers, huîtriers-pie, gravelots et tournepierres s’y répartissent selon les différents milieux. Les bernaches cravant, petites oies venant de la toundra sibérienne, s’y rassemblent par centaines à l’approche de l’hiver. D’une belle diversité, l’avifaune présente toute une gamme de comportements et d’adaptations. Dès le printemps, les sternes naines, revenues de leur hivernage d’Afrique, nichent en petites colonies éparses dans les dépressions de sable et de galets. Avec une vingtaine de couples en moyenne, la population du Sillon de Talbert, bien qu’apparemment restreinte, totalise la moitié des effectifs présents en Bretagne. C’est dire toute la fragilité de cette espèce qui, comme les gravelots, compte sur le mimétisme de ses oeufs pour échapper aux prédateurs. Les sternes Pierregarin fréquentent également les lieux. Avant l’accouplement, le mâle pêche un petit poisson qu’il offre à sa compagne en guise de présent nuptial. La femelle, à ce moment, adopte l’attitude des jeunes réclamant leur nourriture. Grands gravelots et gravelots à collier interrompu se nourrissent de vers, de crustacés et de mollusques. Qu’une tempête déplace leurs oeufs et, courageusement, ils les ramèneront un par un au nid, coincés entre menton et poitrine.