Autrefois, les collines, toutes façonnées en terrasses, étaient couvertes d’orangers et de citronniers alternant avec les oliviers séculaires et les immenses pins maritimes.
Mais à partir de 1883, le chemin de fer et la route de la basse corniche permettent à une clientèle riche, cultivée et cosmopolite de découvrir la Riviera au cours de longs séjours hivernaux.
Villas et jardins transforment alors rapidement ce site sauvage planté d’espèces méditerranéennes traditionnelles en un vaste parc aux essences exotiques.
C’est dans ce cadre qu’en 1926, Eileen Gray (décoratrice) et Jean BadoviciI (architecte), à la recherche d’un terrain à bâtir, s’arrêtent à Roquebrune – Cap-Martin. Eileen Gray décide d’y construire « la Maison en bord de mer », encouragée par Badovici.
Dès, la villa est fréquentée par Le Corbusier. En 1949, Thomas Rebutato ouvre juste à côté une guinguette qu’il nomme « l’Etoile de mer ». Nait alors une amitié entre les 2 hommes.
Ensemble, ils souhaitent réaliser un habitat résidentiel adapté aux versants littoraux de la Côte d’Azur et à taille humaine (concept du Modulor de Le Corbusier). Les « Unités de camping » et le Cabanon, construits autour de la guinguette, en sont des prototypes. Mais faute de moyens, ces projets n’aboutirent pas.
Le Projet Scientifique et Culturel s’attache à faire vivre l’esprit des lieux en donnant à voir les strates spatiales (paysage naturel, chemin de fer, gare, chemin d’accès au site) et les strates temporelles du site :
- 1926 à 1932 : période de la construction d’E-1027 par Eileen Gray, (avec le concours de Jean Badovici) jusqu’à son départ.
- 1932 à 1948 : période « Jean Badovici » pendant laquelle Le Corbusier réalise ses peintures murales dans la villa E-1027
- 1949 à 1965 : expérimentation du « bon vivre » autour de l’Etoile de mer de Thomas Rebutato, élaboration du Cabanon et des Unités de camping par Le Corbusier
- 1965 : mort de Le Corbusier au large de la plage du Buse
- 1965 à 1974 : oubli progressif de la Villa E-1027 alors que s’opère une sanctuarisation du Cabanon
- Puis la renaissance avec des expérimentations de restauration et de conservation des bâtiments
- A partir de 2016, la reconnaissance. Le site s’inscrit dans le réseau international lié à son inscription sur la liste du Patrimoine mondial de l’Humanité par l’Unesco.