La flore
Derrière l’apparente austérité de la vasière, se cache un milieu d’une richesse exceptionnelle. Invisibles à l’oeil nu, les diatomées forment à la surface de la vase un film luisant aux nuances brunes et vertes.
Algues microscopiques présentes en grande quantité, elles sont à la base de nombreuses chaînes alimentaires.
Les prés-salés, recouverts seulement lors des fortes marées, sont tapissés d’une végétation basse particulièrement bien adaptée au sel et aux immersions périodiques.
À mesure que le sol s’assèche, apparaissent les petites touffes isolées des spartines maritimes, les tiges charnues des salicornes d’Europe, les feuilles blanches-argentées des obiones et les fleurs bleues des lavandes de mer.
Accrochées aux falaises, les spergulaires des rochers se sont insérées dans les fissures tandis que les silènes maritimes ont préféré les petites pelouses suspendues dans les parois rocheuses.
De nombreuses plantes adaptées aux sols calcaires se sont établies sur les sables coquilliers. Sur les dunes, vipérines, géraniums sanguins, roses pimprenelle et pavots cornus composent, avec de multiples autres plantes des sables, une palette aux couleurs chamarrées.
Pas moins de 13 espèces d’orchidées ont été recensées sur le site.
En arrière du trait de côte, de denses fourrés à ajoncs et prunelliers se sont développés à la faveur de la déprise agricole de la fin du siècle dernier. Scirpes maritimes, iris faux acores, guimauves officinales et ophioglosses communes prospèrent dans le marais où elles se répartissent selon la salinité des eaux.
La faune
Zone humide refuge, la vasière accueille, tout au long de l’année et aux périodes de migration, une riche avifaune.
Les limicoles, oiseaux de vase par excellence, y trouvent leur nourriture en abondance. Selon la longueur de leurs pattes, la taille et la forme de leur bec, ils se partagent les ressources disponibles.
Les courlis cendrés, de leur long bec convexe, sondent le fin limon pour prélever vers, mollusques et petits crabes.
Les chevaliers, qu’ils soient arlequins, gambettes ou aboyeurs, fouissent la vase à bien moindre profondeur. Oies et canards forment également un riche cortège.
À marée basse, les bernaches cravant se rassemblent en bandes criardes dans les prairies de plantes marines qui constituent l’essentiel de leur alimentation.
Le tadorne de Belon, à la croisée de l’oie et du canard, se dandine à la recherche de petites proies animales localisées dans les flaques d’eau laissées par le retrait de la mer. Côté terre, la fauvette babillarde entonne un doux babil pendant que la fauvette à tête noire interprète un mélodieux chant flûté.
Pour marquer sa présence, la bouscarle de Cetti émet un surprenant éclat sonore. Le hibou moyen-duc, grâce à ses longues oreilles, perçoit le moindre déplacement. La nuit venue, il capture aux abords du marais petits rongeurs, oiseaux et insectes tandis qu’entre deux eaux, crapauds calamites, grenouilles vertes et tritons marbrés vaquent à leur vie amphibie.