La flore
Bénéficiant d’un climat particulièrement clément, Hoedic représente pour de nombreuses espèces méridionales leur limite nord de répartition.
De la dune blanche mobile à la dune grise stabilisée s’étage une flore particulièrement riche. Tapis de pourpiers de mer aux petites rosettes grasses et brillantes, tiges blondes d’oyats, grandes fleurs violacées et odorantes des giroflées des dunes, ombelles vertes et lumineuses des euphorbes du littoral y composent une mosaïque aux couleurs chaleureuses.
Venus des côtes d’Espagne et du Portugal, les oeillets des dunes parsèment au printemps, de leurs pétales roses finement découpés, les sables gris.
Par endroits, un arbrisseau, le raisin de mer, couvre les dunes fixées.
Caché parmi les graminées, l’ophrys de la passion, en bonne orchidée, a pris l’aspect d’une araignée pour se faire polliniser par quelque arachnide bienveillant. Dans les dépressions et les prairies humides, la végétation s’est élevée. L’orchis à fleurs lâches égaye les étendues vertes de sa belle teinte violette tandis que parmi la végétation lacustre du Paluden, scirpes des lacs et laîches des sables bordent les hauts roseaux.
D’août à septembre, les sublimes fleurs blanches des lis de mer jonchent les rivages du levant. A l’ouest battu par les embruns,les choux marins et leur large feuille trouvent place sur les cordons de galets; sur les pelouses dunaires les longs poils soyeux des queues de lièvre émergent des lichens gris et plus à l’intérieur, les landes rases à ajoncs prostrés.
La faune
De passage ou sédentaire, l’avifaune d’Hoedic est tout simplement étonnante. Avec plus d’espèces que d’hectares, l’île est un vrai paradis ornithologique.
Quelques oiseaux de pleine mer particulièrement rares fréquentent en hiver ses rivages. Parmi eux, le plongeon catmarin, dont le nom provient de son miaulement d’amour, est un véritable submersible qui nage à la façon d’un cormoran. Plongeons imbrins, guillemots de Troïl, pingouins torda et fous de Bassan croisent plus au large alors que sur la grève, une cohorte de limicoles s’affaire en tous sens.
Gravelots, bécasseaux et tournepierres arpentent la grève chacun selon son style. Les grands gravelots courent sur quelques mètres puis soudain s’arrêtent, happent une proie, puis s’envolent pour se reposer à faible distance. Les bécasseaux sanderling, en quête de petits mollusques, trottinent inlassablement au bord des vagues tandis que les tournepierres à collier, pour se nourrir de vers et de crustacés, retournent les cailloux d’un vif coup de bec.
Lors des migrations d’automne ou de printemps, des oiseaux venant d’Afrique, d’Amérique du Nord ou de Sibérie se reposent un temps sur l’île avant de reprendre leur long périple.
L’hirondelle des rivages y séjourne pour nicher dans les falaises sableuses de la côte. Aigrettes garzette et hérons cendrés habitent le marais en compagnie des canards colvert, tadornes de Belon, foulques macroule et grèbes castagneux. L
es rousserolles effarvatte animent la roselière de leur babil incessant. Comme pour célébrer cette vie, les crapauds calamite se rassemblent en nombre d’avril à mai dans la mare d’une ancienne carrière pour former un ensemble vocal pour chants roulés qui, de nuit, peut s’entendre à près de 2 kilomètres.