Au sud de Vannes, tout autour de la ria du Vincin, s étend une mosaïque de milieux insoupçonnés. Jardin secret des Vannetais, cette zone de déprise agricole retrouve depuis une trentaine d années, peu à peu, ses racines naturelles. Le long des rivières du Pargo et de Goaslérès, une atmosphère intime imprègne les chemins encaissés qui mènent à la vasière. Hérons cendrés et bergeronnettes des ruisseaux s y nourrissent en toute tranquillité.
C'est marée haute, les herbiers blonds, baignés d eau salée, ondulent sous le vent du petit matin. Dans quelques heures, le paysage sera métamorphosé avec le retrait de la mer et la slikke, luisante de vase, brillera au soleil. Autour de cette immense étendue, pousse la lande atlantique aux senteurs de miel. Des taillis à prunelliers annoncent la forêt proche et une pinède, perchée sur les hauteurs, domine la végétation.
Entre ombre et lumière, deux petits prés salés, reliques emprisonnées derrière le sentier côtier, profitent encore par grands coefficients des bienfaits de la mer.
De nombreuses sources s écoulent de micro-vallées dessinées par des rus éphémères.L'agriculture, toujours présente sur le site, déploie ses prairies. En surplomb de la rive ouest du Vincin, du côté de Bernus, règnent les grandes pâtures sèches. Vers le sud-est, de Kercado à Conleau, les parcelles se font plus petites et humides.
Dans cet espace naturel péri-urbain de grande qualité, le passage d'un milieu à l autre est soudain. Des zones découvertes alternent avec des endroits abrités. Un marais humide et saumâtre relie les eaux maritimes aux eaux douces et la terre, à mesure que l'on s'élève, s'assèche.
Situé en plein cœur de l’entité écologique du Golfe du Morbihan et à la lisière de l ancienne cité Vénète, ce site témoigne d’une réelle et exemplaire harmonie entre nature et culture.
L’homme y chemine par des sentiers tortueux et vient s’ y ressourcer.