La flore
Dunes, falaises, pelouses et landes de la côte sauvage présentent des cortèges végétaux originaux. Dès le printemps, la flore dunaire offre une gamme de couleurs des plus riches. Du côté de Port Bara, de la dune blanche à la dune grise se côtoient, parmi de multiples nuances, le blanc des roquettes de mer, le rose des oeillets maritimes et le jaune des immortelles des dunes. Dans ces milieux sujets à mouvements, certaines plantes ont développé des capacités d’adaptation étonnantes. Pour se protéger du vent et de l’évaporation, les chiendents des sables, dont les racines chevelues fixent la dune blanche, portent des feuilles enroulées sur elles-mêmes. Les diotis maritimes bénéficient de poils serrés qui créent autour d’eux un microclimat plus humide que celui ambiant. Liserons soldanelle et euphorbes des ports possèdent une faculté précieuse. Grâce à leurs bourgeons terminaux particulièrement actifs, ils résistent à l’ensevelissement. Le chardon bleu est pourvu, en plus de cette propriété, de feuilles coriaces qui lui permettent de résister aux déchirements occasionnés par les projections sableuses. L’ophrys araignée, en bonne orchidée, a pris la forme d’un arachnide pour leurrer les vraies araignées et se faire polliniser par elles, grâce au pollen transporté à leur insu sur leurs pattes. Autres milieux, autres espèces. Les patiences des rochers se sont installées au pied des falaises maritimes où suinte l’eau douce tandis que les cristes marines, plus aériennes, ont colonisé les fissures et petits ressauts des parois rocheuses. À la croisée de ce monde minéral et des pelouses rases, arméries et silènes maritimes se sont adaptés. Alors que sur les affleurements rocheux, ils se présentent en touffes éparses, ils forment sur les pelouses littorales, en compagnie des scilles d’automne, de somptueux parterres colorés. De vastes étendues de landes littorales à ajoncs maritimes et bruyères cendrées offrent, en limite de pelouses rases, gîte et couvert à toute une faune.
La faune
Exposée aux rigueurs de l’océan et fréquentée par les promeneurs, la côte sauvage accueille les grands oiseaux marins familiers de l’Homme. Goélands cendrés et marins y évoluent en vol de reconnaissance tout au long de l’année. Les cormorans huppés préfèrent aux rivages du continent les écueils et îlots côtiers où ils nichent de février à mars. Lors de leur reproduction, ils arborent une huppe élégante pour séduire leur partenaire. Pendant les migrations, labbes, puffins et pétrels font une étape sur la presqu’île. Après s’être reposés et avoir reconstitué leurs réserves, ils poursuivent leur long périple. À chaque saison, de nombreux petits échassiers se pressent sur la grève. Les grands gravelots et les gravelots à collier interrompu, jolis oiseaux au collier noir, se nourrissent de vers, de crustacés et de coquillages. Au printemps, ils font leur nid parmi les cailloux du rivage. Leurs oeufs sont d’un tel mimétisme qu’ils se confondent parfaitement avec les petits galets des hauts de plage. Les bécasseaux violets, limicoles fréquentant l’été les côtes de la toundra Arctique, hivernent sur la presqu’île de Quiberon. Peu farouches, ils vivent en groupe durant notre saison froide. Dans le milieu dunaire, habite un batracien discret. Le pélodyte ponctué, petit crapaud des dunes, s’abrite la majeure partie du temps sous les pierres et les coquillages. Animal crépusculaire, il se déplace aussi bien dans les flaques d'eau douce qu'à sec. Un carabe méditerranéen a trouvé refuge sur la côte sauvage. L’aepus marinus est un petit coléoptère qui évolue dans les fentes des rochers recouverts à marée haute. Comme tous ses congénères, il est un excellent indicateur de biodiversité. Si le trait de côte semble parfois avare de présences animales, il n’en va pas de même pour l’arrière littoral, plus abrité. Nombre de passereaux, tels que l’alouette des champs, le traquet motteux et la fauvette pitchou évoluent sur les pelouses et dans les landes. En vol stationnaire ou sur les branches, ils enchantent l’atmosphère en rivalisant de sons mélodieux.