Comme sur l’ensemble du littoral méditerranéen, l’histoire de Frontignan a été marquée par l’exploitation du sel sur les pourtours des milieux lagunaires. Cette activité a pris différentes formes au cours de sa longue et chaotique histoire.
A l’origine distribués en petites salines tenues par différents propriétaires, ce n’est qu’au XIXème siècle que l’exploitation des salins de Frontignan s’est développé pour avoir la structure et les dimensions que nous leur connaissons aujourd’hui.
Les écrits les plus anciens concernant les salins de Frontignan remontent à 1338 Cet acte stipule que ce salin existe depuis les temps anciens Il est fort probable que l’exploitation du sel remonte à l’époque romaine.
A partir du XIXème siècle, les salins de la région vont connaître un nouvel essor. Trois cents ouvriers sont employés pour le levage.
Des articles parus dans le Midi Libre en 1967 annoncent la fermeture probable des exploitations héraultaises dont celle de Frontignan. A cette époque, le site produisait environ 10 000 tonnes par an (équivalent à la production de Guérande actuellement). Finalement les salins de Frontignan fermèrent en 1968, carla Compagniedes Salins du Midi estima, comme pour tous ceux de l'Hérault, que "les capacités de production des exploitations sont en effet trop peu importantes pour permettre l'application des méthodes de culture et de récolte modernes".
Le sel produit par les Salins de Frontignan était acheminé par le Canal des Salins jusqu'au quai de
Frontignan puis exporté par barques vers Toulouse par le Canal du Midi, vers Sète par le Canal du
Rhône à Sète et de Sète vers Marseille. Le sel était également transporté par voie terrestre, sur des charrettes jusqu'à Montpellier. Ces sels étaient destinés en majeure partie à l'industrie chimique.
Le patrimoine bâti des Salins a évolué au fur et à mesure des techniques de production : on trouve encore au centre du site les vestiges des écuries, des logements pour les ouvriers un bâtiment de stockage du sel, un atelier / forge, le rouet et un poste de douane qui avait été installé sur le chemin d'accès à300 mètresdes bâtiments du salin. Sur les bassins d’autres vestiges des tables salantes et autres cristallisoirs témoignent de l’exploitation du site : plusieurs kilomètres de cairels, lévadons constitués de piquets de bois et de terre, permettant d'isoler les jeux et pièces, ainsi que les "courroirs" (petites rigoles) les reliant. La plupart ont été fortement érodés
D'un point de vue socio-culturel, les Salins de Frontignan représentent une "enclave autonome" au sein de la commune puisque ce site a toujours fonctionné en autarcie jusqu'à sa fermeture.