La flore
Sur les levées de galets qui enserrent les étangs et bordent les hauts de criques, les choux marins déploient leurs touffes généreuses. Que les aléas d’un temps agité les touchent, et ils renaîtront de leurs blessures en formant de multiples rejets. Proches des choux de culture par leurs larges feuilles frisées, ils contribuent, grâce à leurs souches puissamment ancrées dans le sol, à stabiliser les cordons mobiles. Au printemps, ils se parent d’une somptueuse floraison blanche rosée qui égaye les courbes minérales des amas de pierre. Rares à l’échelon régional, protégés, ils sont bien représentés sur le site. Herbes vivaces, les ruppies maritimes tapissent de leur feuillage vert clair les eaux saumâtres des lagunes. Elles sont une nourriture précieuse pour les cygnes et autres anatidés végétariens. L’inule perce-pierre a gagné les pieds de falaise et les ceintures humides des étangs. Ses fleurs dressées en son centre sont de véritables constellations aux couleurs jaune orangé. En bord de côte, dominent les pelouses rases dont la végétation, aspergée par les embruns, a développé de salutaires configurations. Ainsi, l’armérie maritime adopte un port en coussinet qui lui permet de se soustraire aux morsures du vent, les touffes bien serrées les unes contre les autres. À l’arrière des rivages, dans les sous-bois de pins, la patte-d’oie rouge aux feuilles en forme de hallebarde s’est installée à la faveur des déjections des oiseaux.
La faune
Parcourus par nombre d’oiseaux marins, les étangs de Castel Meur abritent sous leurs eaux saumâtres anguilles et mulets. Dans ces havres abrités, les larves ont loisir à grandir. Arrivées de la mer des Sargasses par le Gulf Stream après trois années d’errance, les civelles gagnent leurs destinations continentales. Après s’êtres rassemblées dans l’estuaire du Jaudy et des proches rivières océanes, les femelles remontent les courants tandis que les mâles se regroupent dans les eaux lagunaires. Aux abords des étangs, sur les tombolos de galets, se reproduisent grands gravelots et tadornes de Belon. Dans une cuvette peu profonde garnie de graviers et de coquillages, le grand gravelot pond des oeufs qui se confondent admirablement avec les galets alentour. Bien habile qui pourra discerner leur mimétisme. Tous les îlots granitiques de la côte sont fréquentés par les oiseaux marins. Là où l’homme n’a pas accès, subsistent des territoires sauvages que les cormorans huppés utilisent pour se sécher, les ailes en éventail, au retour de leurs profondes plongées à près de 20 mètres de fond.