La flore
Au Pays Bigouden, paysages de dunes et de marais s’entremêlent pour donner naissance à une riche palette végétale qui se décline des côtes vers l‘intérieur des terres. Au nord de la frange côtière, de Trunvel à Plovan, l’Ero Vili, en français la chaussée de galets, accueille la végétation vivace des cordons de galets. Choux marins et percepierres y insinuent de longues racines qui jouent un important rôle fixateur. Bien adaptés à l’enfouissement ou au déchaussement, les chiendents des sables portent, le long de leurs tiges dressées, des bourgeons dormants qui, recouverts de sable, s’activent pour s’enraciner sur la dune embryonnaire. Ainsi, quelles que soient les variations des niveaux, ils sont capables de résister. Au sommet des dunes, de Tronoën à la pointe de la Torche, de vigoureuses touffes d’oyats piègent les sables apportés par le vent. La plaine dunaire, riche en calcaire, accueille une flore sensible à la douceur du climat du sud de la baie. Oeillets maritimes, gaillets et linaires des sables trouvent ici en été la chaleur et la sécheresse nécessaires à leur implantation. Dans les zones humides de l’arrière littoral, les plantes se sont adaptées à des degrés divers de salinité. Les bas marais du Loc’h ar Stang, régulièrement inondés durant l’hiver, accueillent trèfles fraisiers, germandrées à odeur d’ail et potentilles des oies qui forment, grâce à leur port rampant, de véritables tapis végétaux. À mesure que les dépressions se creusent et que la quantité d’eau augmente, apparaissent grandes laîches et scirpes maritimes. Choins, joncs marins et molinies indiquent la transition avec les terres moins humides. Les étangs de Kergalan et Trunvel, naguère plus saumâtres, se sont adoucis progressivement au fil du temps. Ils abritent maintenant sur leurs rives de denses roselières.
La faune
Répartie sur l’immensité des espaces, une remarquable avifaune trouve gîte et couvert dans les nombreux habitats de la baie. Point de rencontre de multiples espèces, la baie d’Audierne accueille chaque année près de 10 000 couples d’oiseaux nicheurs, de 10 000 à 15 000 hivernants et plus de 100 000 migrateurs. Sur l‘estran sableux bondé de vers, de mollusques et de crustacés, les goélands bruns, argentés et marins se rassemblent à marée basse. Sans cesse en quête de nourriture, de petits échassiers vaquent en tous sens. Face à la mer puis de dos, les bécasseaux Sanderling interprètent, au rythme du flux et du reflux des vagues, une amusante chorégraphie nourricière. Les gravelots à collier interrompu se reproduisent dans les milieux ouverts de la plaine dunaire où, au printemps, ils atteignent des effectifs qui se situent parmi les plus élevés de Bretagne. Les marais abritent, sous le couvert épais de leurs roselières, toute une cohorte de passereaux, d’échassiers, d’anatidés et de rapaces. La mésange à moustache, dont seul le mâle arbore un motif en forme de bacchante, niche très bas dans les roseaux parmi lesquels elle se déplace d’un vol acrobatique. Hôtes remarquables de ces milieux, hérons cendrés, pourprés ou bihoreau, butor étoilé et blongios nains forment une singulière famille aux apparences contrastées. Au-dessus des terres rases, les busards des roseaux planent de leur vol silencieux. Grâce à leurs yeux placés très en avant de la tête, ils détectent aisément rongeurs et petits oiseaux. Les guêpiers d’Europe atteignent ici leur limite de répartition méridionale. Depuis quelques années, attirés par la tranquillité des lieux et par la ressource en hyménoptères, de nombreux couples nichent dans les microfalaises sableuses. D’innombrables espèces d’insectes et de batraciens peuplent mares, étangs et cours d’eau. La loutre d’Europe, très fugitive, fréque