La flore
D’humides à sèches, les terres du domaine de Penfoulic déclinent de somptueux cortèges végétaux. Plus de 250 espèces y ont été recensées. La vasière est riche d’une profusion de diatomées, algues microscopiques à la base de nombreuses chaînes alimentaires. À la lisière des prés-salés, poussent les tendres et appétissantes salicornes aux vertus antiscorbutiques. De denses peuplements d’obiones argentées et de petites colonies de lavandes de mer couleur lilacée parsèment le haut de schorre. Les eaux libres, naguère destinées à l’élevage des poissons, ont été progressivement colonisées par les scirpes maritimes. Les iris d’eau bordent de leur jaune lumineux les franges aquatiques des étangs tandis que les belles et redoutables oenanthes safranées parsèment les prairies humides. Les iris fétides, à l’odeur désagréable, se sont implantés sur les talus des anciens chemins et parcelles. Dans les zones de transition, ajoncs d’Europe, sureaux et prunelliers précèdent le milieu forestier. Connue depuis l’Antiquité pour ses qualités apéritives, la garance voyageuse affectionne les secteurs ombrés. En compagnie du fragon, de l’anémone sylvestre, de l’euphorbe des bois et de bien d’autres plantes forestières, elle compose un tapis végétal d’une grande diversité. Houx, noisetiers, merisiers et sorbiers des oiseleurs grandissent à l’ombre des essences de lumière que sont les chênes pédonculés, les hêtres et les charmes.
La faune
Aires de repos et de nourrissage, les étangs de Penfoulic accueillent de nombreuses espèces d’oiseaux migrateurs. Aux prémices de l’été, le balbuzardpêcheur survole dès l’aube les étendues embrumées des étangs. Toutes serres ouvertes, il fond sur ses proies à écailles qu’il soulève dans une gerbe d’eau. En lisière de bassin, parmi la végétation de rive, le discret et joli râle d’eau au long bec rouge entonne decrescendo son cri de porcelet égorgé pendant que vairons et anguilles se faufilent sous les flots. Chevaliers guignette, aigrettes garzette, tadornes de belon, mouettes rieuses, goélands bruns et argentés parcourent les étendues plus salées ouvertes sur le large. Dans les eaux agitées par les courants de marées, plies, daurades royales, mulets et bars rivalisent d’aisance dans un ballet aquatique pour poissons plats et fusiformes. En toutes saisons, une multiplicité de passereaux fréquente les couverts bocagers et forestiers. Voletant de branche en nid, la mésange à longue queue nourrit inlassablement sa progéniture. Aux abords des rias, le martin-pêcheur plonge tel un éclair pour rapporter de petits alevins frémissants. Pics et sittelles, en bons oiseaux grimpeurs, martèlent les écorces des arbres pour prélever larves et insectes. À la base de beaucoup de chaînes alimentaires, les invertébrés sont légion. Escargots, papillons, libellules et araignées s’agitent dans leur micro-cosmos alors qu’amphibiens et reptiles nagent, sautent et rampent à leur rencontre. Chevreuils, blaireaux, écureuils et autres mammifères peuplent prairies, bois et bocage.