La flore
L’île Milliau, tel un haut losange minéral, présente sur ses multiples facettes une végétation des plus contrastées. Sa flore, exposée de part et d’autre de sa ligne de crête aux influences maritimes et continentales, compte 272 espèces recensées. Sur la côte “au vent”, s’étage tout un cortège de plantes friandes de sel. Le plantain maritime, aux feuilles charnues et parfois dentées, colonise le haut estran recouvert lors des fortes marées. À l’assaut des falaises, les racines bien insérées dans les fissures, la criste marine répand l’été venu son odeur épicée. Arméries et silènes maritimes ponctuent de leurs fleurs roses et blanches les pelouses littorales qui s’étirent jusqu’aux limites des projections salées. La callune, cette fausse bruyère, installée là où règnent embruns, sécheresse et pauvreté du sol, cède progressivement sa place à des comparses plus exigeantes comme la fougère aigle et la ronce, qui aiment les sols plus profonds de l’intérieur de l’île. Vers la côte “sous le vent”, la végétation protégée grandit à la recherche de la lumière. Sur ce versant abrité, les silhouettes des arbres et arbustes se redressent peu à peu et, à l’image des cyprès, des pins, des chênes et des châtaigniers, s’élèvent droit vers le ciel. Dans les vallons humides, l’osmonde royale, plante rare et protégée, pousse à proximité des eaux résurgentes et des zones ombragées.
La faune
Quelques pêcheurs à pied s’affairent à leurs dernières prises alors que la mer se referme autour de l’île. Coques, couteaux et palourdes vont pouvoir respirer ainsi que l’abondante faune marine présente sur les côtes rocheuses. 47 espèces d’oiseaux ont été observées sur l’île, 32 s’y reproduisent. À marée basse, les huîtriers pie, de leurs pattes et bec rouges, écument la grève à la recherche de mollusques tandis que les tournepierres à collier, en livrée brunâtre d’hiver, déplacent inlassablement algues, coquilles et petits cailloux. Le grand corbeau, ce géant parmi les passereaux, nichait naguère sur les hauts rochers surplombant le vallon des fées. Est-ce un coup du sort ou le dérangement occasionné par les promeneurs qui le fit s’envoler vers d’autres falaises ? Hôte typique des landes à bruyères et ajoncs, la fauvette pitchou apparaît tel l’éclair au sommet des buissons puis chante en babillant une strophe brève et rapide avant de se cacher à nouveau. Sur l’île, vit un couple de renards. Il régule la nombreuse population des lapins de garenne qui abroutissent les pelouses rases.