La flore
Les landes constituent à Lann ar Waremm des habitats de transition où bruyères, callunes et ajoncs se répartissent selon le degré d’humidité des sols. Sur les terres gorgées d’eau, bruyères des marais et bruyères ciliées couvrent de petites étendues. De juin à août, le nectar de leurs fleurs roses attire les abeilles à longue trompe. La callune, plante médicinale riche en flavones et en tanins, colore d’une douce teinte violette les clairières et les sous-bois aérés. Sur les sols plus secs, en compagnie de l‘ajonc d’Europe, s’étend la bruyère cendrée. Chênes pédonculés et bouleaux se partagent les zones humides et fraîches de la forêt. Ils apportent l’ombre nécessaire à la croissance de la consoude tubéreuse, appréciée par les esthètes pour ses qualités ornementales. Osmondes royales, polypodes et autres fougères poussent sur les talus plantés de châtaigniers tandis qu’en bordure des talwegs et des rupts, les polystics atlantiques, plantes rares et protégées, répandent leur bonne odeur de foin coupé. La grassette du Portugal, plante carnivore, colonise les secteurs tourbeux. Sur ses larges feuilles, de minuscules glandes sécrètent un suc visqueux contre lequel les insectes viennent se coller, s’engluer et périr, impitoyablement digérés. Une population de houx aux dimensions impressionnantes confère au bois de Lann ar Waremm une particularité exceptionnelle. Dans tous ces milieux, poussent de très nombreuses espèces de champignons qui, à l’exemple des coulemelles ou des girolles, jaillissent de terre en quelques heures.
La faune
Bien que la forêt de Lann ar Waremm soit constituée de jeunes peuplements, elle n’en est pas moins un paradis pour la faune sauvage. Dans cet espace de déprise aux repères flous pour les hommes, les chevreuils ont marqué leurs territoires de leurs broutis et grattis. Sous les épaisses frondaisons luisantes des houx, leurs couches, encore chaudes de leur présence, sont tapissées de poils. De nombreux oiseaux nichent ou hivernent sur le site. Le pic noir a élu domicile dans le tronc des grands arbres des futaies de hêtres ou de conifères. De son bec puissant, il creuse dans le bois un nid de forme ovale où, le moment venu, après un rituel immuable, il relaiera sa compagne durant l’incubation. Figé dans la lande tel un caméléon, l’engoulevent d’Europe attend le crépuscule pour se mettre en chasse. Les bécasses des bois, elles aussi invisibles sur leurs tapis de feuilles mortes, peuvent se reposer en toute tranquillité. Reines du mimétisme, elles ne répandent aucune odeur détectable à plus d’un mètre et leur champ visuel couvre à l’horizontal 360°. Chaque année, de retour du nord de l’Europe où elles se sont reproduites, elles viennent passer l’hiver ici. Le jour, elles s’abritent dans les sous-bois ; la nuit, elles parcourent les prairies à la recherche de vers de terre.