Le Conservatoire du littoral lauréat du prix de l'aménagement en faveur de la biodiversité "Notre nature, nos solutions"

Vendredi 11 octobre 2024

Outre-mer

Trois projets de renaturation portés par le Conservatoire du littoral dans les Outre-mer (Mayotte, Guadeloupe et Martinique) ont reçu le prix de l’aménagement et de la biodiversité remis par le Secrétariat Général et la Direction de l’Eau et de la Biodiversité du MTECT.

Le projet à Mayotte est un des quatre projets qui a obtenu une mention spéciale au niveau national, en l’occurrence la mention « Renaturation et résilience ».

Les opérations seront mises en œuvre fin 2024 / début 2025 pour un montant d’environ 320 k€ financé via cet appel à projets.

Projet de renaturation de l’ancienne maison Jean-Denis
Site de Perrin - Gressier - Babin (Morne à l’Eau, Guadeloupe)

Le site de Perrin-Gressier-Babin est situé en bordure du Grand Cul-de-Sac marin sur la commune de Morne à l’Eau, et il est constitué de mangroves, forêts sèches et pâturages, dans un secteur rural soumis à un important «mitage» par les constructions illégales.
La plage de Babin a fait l’objet d’un projet d’aménagement et de renaturation porté par le Conservatoire du littoral en 2012 et elle est devenue un site très apprécié des visiteurs locaux ou extérieurs, réputé notamment pour ses bains d’argile aux vertus thérapeutiques. Un sentier littoral d’environ 2 km de long permet de relier cette plage au bourg de Vieux-Bourg en empruntant les terrains des « 50 pas géométriques » affectés au Conservatoire du littoral.

Ce sentier passe devant une construction en dur abandonnée mais imposante (environ 300 m² d’emprise au sol sur deux niveaux) qui s’accompagne de dépôts de déchets et d’encombrants divers (containers, VHU, parcs à cochons, baignoires, congélateurs,,…). Cela constitue un point noir paysager le long d’un sentier touristique et une source de pollution pour les milieux naturels adjacents.
Afin de restaurer le site et de prévenir tout risque de nouvelle occupation, le Conservatoire du littoral souhaite démolir la construction et procéder à un nettoyage complet de la parcelle en évacuant tous les déchets, matériaux et encombrants qui y sont entreposés.

Projet de renaturation d’une ancienne porcherie à Fond-Moulin
Site du Versant Nord-Ouest de la Montagne Pelée (Grand-Rivière, Martinique)

Le site du Versant Nord-Ouest de la Montagne Pelée se situe au nord de la Martinique, sur la commune de Grand-Rivière. Il forme la partie basse d’un vaste massif forestier s’étendant de la mer au sommet de la Montagne Pelée (1 395 m) et présentant un gradient de milieux naturels tout à fait remarquable. Cet ensemble écologique exceptionnel a été classé en 2023 comme site du patrimoine mondial par l’UNESCO.

Une piste permet d’accéder à l’habitation Fond-Moulin, ancien domaine agricole aujourd’hui en ruines mais où des usages agricoles ont substitué, généralement sous forme de cultures vivrières faisant l’objet de conventions d’occupation temporaire délivrées par le Conservatoire du littoral, propriétaire des terrains.
Cependant, une de ces occupations agricoles a dérivé en porcherie illégale, s’accompagnant de nombreux déchets (électroménager, bidons, tôles, ferrailles, gravats…), qui constituent une menace pour les milieux naturels adjacents, notamment les cours d’eau situés en contrebas (rivière des Oranges et ravine du Morne Cabri).

Après avoir fait cesser toute activité sur ces installations, le Conservatoire souhaite procéder à leur démolition et au nettoyage complet de la parcelle. Tous les éléments issus de la démolition et les déchets collectés sur le périmètre seront triés et évacués hors du site et dans les filières adaptées à la nature des différents déchets.

Projet de renaturation de l’ancien chantier naval de Foungoujou
Vasière des Badamiers (Dzaoudzi, Mayotte)

Le site de la vasière des Badamiers est situé en Petite-Terre sur la commune de Dzaoudzi-Labattoir et il est constitué essentiellement d’une mangrove et d’une vasière en limite de l’urbanisation en forte croissance. C’est le seul site labellisé au titre de la convention de Ramsar à Mayotte (depuis 2011), ce qui révèle l’importance de cette zone humide au niveau international pour la conservation de la biodiversité, et en particulier de l’avifaune (56 espèces recensées, dont Pluvier de Leschenault, Chevalier guignette, Courlis corlieu, Grand gravelot, Pluvier argenté, Grande Aigrette ou Faucon pèlerin.

Le Conservatoire du littoral est affectataire de la majeure partie de la Vasière des Badamiers depuis 2002 (le reste étant affecté au ministère des Armées). Il a également acquis en 2009 la parcelle AB 72 en bordure de la Vasière des Badamiers, sur laquelle étaient édifiés les bâtiments Bertin destinés à la construction navale.

L’objectif initial de cette acquisition était de transformer les bâtiments en centre d’interprétation et d’éducation à l’environnement. Le nouveau centre de soins des tortues marines, porté une association de protection de la nature, Oulanga Na Nyamba, est en construction sur une parcelle voisine et aura également une vocation éducative.

Les constructions ayant vieilli et ne présentant ni d’intérêt pour la gestion du site, ni d’intérêt patrimonial, le Conservatoire du littoral souhaite désormais démolir ces bâtiments afin d’ouvrir une « fenêtre littorale » et apporter une épaisseur supplémentaire au site de la vasière des Badamiers. Dans un contexte où le trait de côte a été très fortement artificialisé par l’urbanisation et les ouvragesroutiers ou portuaires, la renaturation, même sur une emprise très réduite, de l’interface terre-mer sur une parcelle accessible au public pourra avoir un effet démonstrateur et pédagogique important.